Dans le cadre de la clôture de la campagne internationale des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, l’ambassade du Royaume de Belgique en République Démocratique du Congo a organisé, le mardi 10 décembre 2024, un panel de réflexion sur les violences numériques subies par les femmes journalistes congolaises. L’événement s’est tenu dans ses installations, avec le soutien de l’ONU Femmes.
Trois figures féminines de la presse congolaise et écrivaines, face à un public composé majoritairement d’étudiants en journalisme et communication, ont présenté un état des lieux alarmant des risques auxquels les femmes journalistes sont exposées, tout en explorant des pistes de solutions.
Une plateforme pour sensibiliser et agir
Dans son mot d’ouverture, Dilay Karakadiaglu, Première secrétaire de l’ambassade et chargée de coopération au développement, a souligné l’importance de cette initiative.
Elle a rappelé que l’objectif principal était de sensibiliser sur la situation des femmes journalistes en RDC, victimes de violences basées sur le genre, et d’identifier des solutions concrètes.
Grâce Ngyke Kangundu, Présidente de l’Association Congolaise des Femmes Journalistes de la Presse Écrite (ACOFEPE), a pris la parole pour rendre hommage à Jemimah Mambara Mogwo, journaliste de la RTNC récemment décédée après une violente attaque perpétrée par des bandits urbains à la sortie de son travail.
Elle a dénoncé une recrudescence des violences numériques à l’encontre des femmes journalistes, particulièrement exacerbées durant la période électorale.
Des propositions pour un avenir plus sûrLes deux autres intervenantes, Marte Basounda et Ange Adihe Kasongo, ont insisté sur la nécessité de créer un mécanisme d’alerte et de protection pour les femmes journalistes victimes de violences numériques.
Ange Kasongo a proposé d’utiliser des bandes dessinées comme outil de sensibilisation à grande échelle sur la loi portant code numérique, estimant qu’il est crucial de vulgariser les droits et protections existants.
« Les femmes ne doivent plus continuer à se victimiser », a déclaré Mme Kasongo, exhortant ses consœurs à lutter activement pour leurs droits et à se positionner en actrices du changement.
Appels à l’action et perspectives
Jules Mulembi, délégué de l’ONU Femmes, a pour sa part lancé un appel aux organisations de défense des droits des femmes pour qu’elles partagent des données de suivi sur les cas de violences subies par les femmes de médias.
Il a souligné que ces informations pourraient nourrir un plaidoyer plus efficace pour renforcer leur sécurité.
Enfin, l’ACOFEPE a renouvelé son appel aux bailleurs de fonds pour soutenir la création d’une maison d’écoute dédiée aux femmes journalistes victimes de violences.
Cette structure servirait à sécuriser et encadrer ces femmes, leur offrant ainsi un espace de soutien et de reconstruction.
Ce panel a marqué une étape importante dans la lutte pour la protection des femmes journalistes en RDC, tout en ouvrant la voie à des initiatives concrètes pour garantir leur sécurité, aussi bien sur le terrain que dans l’univers numérique.
Amara Chukwu