La Mission internationale d’observation électorale du Centre Carter (MIOE) a procédé mercredi 24 juillet 2024, au cours d’une conférence de presse animée à l’hôtel Hilton de Kinshasa, à la publication du rapport final d’observation des élections générales de décembre 2023 en République Démocratique du Congo (RDC).
Cet événement a permis au Directeur de la Mission internationale d’observation électorale (MIOE) M.Nicolas Teindas, de présenter les conclusions d’une enquête approfondie menée tout au long du processus électoral 2023.
Dans son intervention, Nicolas Teindas, directeur de la Mission Internationale d’Observation Électorale du Centre Carter, a souligné l’expérience de longue date de l’organisation dans l’accompagnement des processus électoraux en RDC. Pour les élections de 2023, un expert électoral à long terme avait été déployé par le Centre Carter pour assurer une observation rigoureuse et impartiale.
« Le Centre Carter a toujours cherché à promouvoir la démocratie et la transparence électorale à travers le monde. En RDC, notre mission a été d’observer et d’analyser chaque étape des élections pour garantir qu’elles soient conformes aux normes internationales », a déclaré Teindas lors de son allocution.
Selon le rapport de la MIOE, les élections générales de décembre 2023 ont été marquées par plusieurs éléments notables notamment le respect des délais Constitutionnels. L’effort considérable de la part de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et du gouvernement pour respecter le délai prévu par la Constitution pour l’élection du Président a été salué par le Centre Carter. Cette volonté de respecter le cadre temporel légal a été perçue comme un signal positif pour la démocratie congolaise.
Malgré ces efforts, plusieurs obstacles ont été identifiés. La MIOE a relevé des cas de violences politiques qui ont entravé la pleine participation des citoyens. Des retards significatifs et des problèmes opérationnels ont également été observés le jour de l’élection.
Le rapport a mis en lumière des écarts par rapport à la loi dans le processus de compilation des résultats. De plus, un manque de transparence dans la résolution des contentieux post-électoraux a été noté, ce qui a suscité des inquiétudes quant à l’équité du processus.
Recommandations pour l’Avenir
Face à ces constats, le rapport final de la MIOE du Centre Carter propose plusieurs recommandations pour améliorer le système électoral en RDC portant sur l’amélioration du cadre Juridique. Pour la MIOE, la refonte du cadre juridique et du système électoral est jugée nécessaire pour renforcer la crédibilité des élections à venir.
Des recommandations ont été faites pour améliorer la gestion logistique des élections, afin de minimiser les retards et les dysfonctionnements observés.
Le rapport insiste sur la nécessité de rendre le processus de résolution des contentieux plus transparent et accessible à toutes les parties prenantes.
Par ailleurs, la MIOE du Centre Carter a réitéré sa volonté de collaborer avec toutes les parties prenantes dans le cadre des efforts de réforme électorale. Elle a recommandé au gouvernement congolais de faire preuve d’un leadership continu en adoptant des engagements internationaux en faveur d’élections démocratiques.
« Un dialogue inclusif sur les réformes électorales, qui tienne compte des points de vue des partis politiques et de la société civile, est crucial pour l’avenir démocratique de la RDC », a conclu Nicolas Teindas.
Enfin, la publication de ce rapport marque une étape importante dans l’évaluation des élections de 2023 en RDC. Les recommandations formulées visent à renforcer la démocratie congolaise et à garantir des élections futures plus transparentes et équitables. Le Centre Carter, à travers sa mission, espère continuer à jouer un rôle constructif dans l’accompagnement de la RDC vers une gouvernance plus démocratique.
Amara Chukwu