La tension ne cesse de monter par les écrits des internautes congolais qui, depuis cinq jours, s’opposent à l’application du projet de Registre des Appareils Mobiles (RAM) causant plusieurs difficultés de transfert de monnaie électronique, d’activation de forfait et d’unités.
Selon certaines sources, le RAM est un projet lancé par le gouvernement Ilunkamba depuis le 24 septembre 2020. Ce modèle économique du projet RAM en RDC propose une tarification de certification de l’appareil mobile comme suit : 0.17 dollar pour un appareil 2G et 1.17 dollar pour les appareils 3G/4G ou plus. Et cela une fois le mois pendant 6 mois en une validité de 12 mois.
Selon un ingénieur en réseau de télécommunications ayant requis l’anonymat, le montant à payer pour la certification de la Sim en itinérance (roaming) est de 1 dollar pour un appareil 2G et de 7 dollar pour un appareil 3G/4G et avec une validité de 12 mois. À Kinshasa, ces dispositions financières de prélever un pourcentage de frais à payer pour le RAM auprès des utilisateurs des réseaux de télécommunications a provoqué la colère des internautes qui y voient une forme d’escroquerie et d’arnaque.
Une marche pacifique, ce lundi 3 mai
La réaction des internautes congolais ne s’est pas limitée simplement de manière virtuelle, mais a précipité la création d’une association sans but lucratif de défense des droits de consommateurs lésés, qui, à travers Facebook et Twitter, a invité la population à une marche pacifique, lundi 3 mai 2021, pour dénoncer la mise en œuvre de ce projet de RAM. Même les acteurs politiques congolais ne sont pas en reste. L’ancien ministre du Budget, Daniel Mukoko Samba, pose la question de l’affectation de l’argent retiré à la source aux utilisateurs, la base légale de ces prélèvements.
Par ailleurs, trois jours avant la tenue de la marche des consommateurs lésés, le Directeur général de l’Autorité de la Régulation de la Poste et des télécommunications du Congo (ARTPC), Christian Katende, a fixé l’opinion, le vendredi 30 avril 2021, sur certains de l’application du RAM. Il a assuré qu’aucun appareil mobile se trouvant sur le territoire national n’a été bloqué par l’ARTPC ou le RAM, et qu’aucun transfert de monnaie électronique n’a été interrompu par ces derniers.
En revanche, Christian Katende a rassuré que tous les utilisateurs d’appareils mobiles en RDC jouissent pleinement de leurs droits dans l’utilisation des appareils mobiles. « L’Internet mobile activé reste pleinement disponible », a-t-il martelé dans un communiqué officiel. Il a du moins reconnu quelques problèmes de perturbation dans l’activation de forts ou d’unités qui ont été observés sur certains numéros d’un opérateur en particulier. Face à cette tension, Christian Katende a rappelé à la population que le RAM est avant tout une initiative au bénéfice des Congolais, et aux bienfaits divers pour les utilisateurs d’appareils mobiles.
Pour la paix sociale, un écrivain congolais a souhaité sur Twitter que le RAM soit plutôt volontaire et non une obligation au regard de la conjoncture actuelle. Pour lui, les objectifs devraient s’inscrire dans le but d’optimiser la sécurité et la qualité de service des réseaux sociaux mobiles sur le territoire national ; lutter efficacement contre la contrefaçon des appareils mobiles en déconnectant les appareils identifiés comme non-conformes et ensuite de comb.
GNK
