La presse est le 4e pouvoir en RDC. Un pouvoir qui s’accompagne du rôle noble d’informer et de former. Si certains médias (en petit nombre) constituent un pouvoir réel et jouent pleinement leur rôle, la plupart au contraire sapent la force de la presse et rament à contre-courant. Rendant ainsi le microcosme journalistique congolais très faible et irresponsable. A cet effet l’inquiétude sociétale a atteint le comble. Plus les années passent, plus le mal prend de l’ampleur. Appartenant aux hommes politiques, d’autres aux hommes d’affaires, ces médias « incriminés », TV, radios, journaux, presse en ligne, souffrent d’un manque criant de leadership et du respect de principes du métier. L’éthique, la déontologie professionnelle ou le droit de la presse sont foulés aux pieds à la barbe de tous. Ces médias sont occupés par des journalistes, parfois sans qualité de l’être, d’où leur prestation qui pose toujours problème. Recrutés d’ailleurs sur des critères familiaux ou amicaux. D’autres sont des professionnels qualifiés mais qui ont vendu leur conscience. Et ce sont eux, dans bon nombre de cas, qui ont affaibli l’univers journalistique en RDC, en particulier, à Kinshasa. Ils sont qualifiés de » moutons noirs » par les experts en communication. Tenez. Sans se gêner, Ces « moutons noirs » se sont transformés en quémandeurs et militants, porte-paroles ou propagandistes communément appelé à Kinshasa, « atalakus » ou « djalelistes », des hommes politiques et de leurs partis ou plateformes. Ils constituent un soutien indéfectible de ces acteurs politiques, soient-ils corrompus, immoraux ou incompétents. Les défendant bec et ongle publiquement au prix des enveloppes ou autres cadeaux. Une instrumentalisation qui ne dit pas son nom. Désormais derrière les intérêts privés, ces atalakus sont de véritables prophètes de malheur. Ils ne prédisent que le malheur pour leur propre nation. Rien ne marchera, disent-ils toujours. Irresponsables face à la société, ces pseudos journalistes ne s’intéressent guère aux bonnes actions que réalisent les autorités ou leurs concitoyens où qu’ils soient. Rien que la politique politicienne polémiste et leurs acteurs attirent leur attention. Les autres secteurs ou questions majeurs de développement, socio- économiques, culturelles, éducatives ou sécuritaires ne les préoccupent pas totalement. La mauvaise prestation de ces » journalistes » a rendu le contenu de leurs médias vide, monotone, plus politisé et émaillés que des disputes, injures ou propos dégradants. Des pratiques anti- journalistiques qui ont rendu le pouvoir de la presse congolaise faible et désintéressé. Et les congolais ne cessent de s’interroger sur cette situation macabre, car ne trouvant aucune solution. Noël Tshiani, ancien candidat à la présidentielle 2018, dans un twitte, n’a pas caché son indignation face à ce cancer et de s’interroger. » Que faire de ces journalistes sans éthique, ne respectant pas la déontologie professionnelle et toujours à la solde des individus ? « . Cette préoccupation a toute sa signification. Étant donné qu’il existe des organes attitrés de régulation de la presse en RDC. Notamment le Conseil Supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), l’Union de la Presse Congolaise (UNPC) ou l’observatoire des Médias Congolais (OMEC). Le constat sur terrain fait état d’une faiblesse de la part de ces régulateurs de médias, incapables d’apporter des solutions durables à ce grand mal. Trop c’est trop. A quand donc les grands remèdes à ce grand mal? Selon les experts en communication, les grands remèdes à ce grand mal journalistique, restent les états généraux de la presse et la mise en place d’un ordre de journalistes. Raison pour laquelle, le regard est tourné vers Patrick Muyaya, Ministre de Communication et Médias, aux allures d’un homme attentif et soucieux d’assainir le secteur, afin qu’il s’y implique pour que les solutions sus évoquées soient effectives. L’image et le développement de la RDC en dépendent.
Alain-Prince Eale