Kinshasa, 27 avril 2021 : Exerçant depuis une vingtaine d’années le métier de journaliste au quotidien d’informations générales « Forum des As », Dina Buhake Mbang n’est plus à présenter à ce jour. Le cursus professionnel de cette professionnelle des médias renseigne qu’elle fait partie de rares femmes de la presse écrite encore en activité, au moment où la plupart de ses congénères ont jeté leur dévolu sur l’audiovisuel.
Après ses études supérieures à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (Ifasic), elle débute sa vie professionnelle comme la chargée de communication à la Caisse d’épargne du Congo (CADECO) qu’elle quittera par la suite pour aller prester à la radio catholique Elikya en 1997. En 1999, Dina Buhake intègre la rédaction du quotidien « Forum des As » et s’occupe de la rubrique société. Au fil de temps, elle se lancera dans la politique. Pendant la transition et les premières élections pluralistes en RDC, elle est accréditée comme journaliste au Palais du peuple pour couvrir les activités des deux chambres du Parlement.
Très passionnée du métier de journaliste, cette femme ambitieuse côtoie au quotidien les députés et Sénateurs avec qui elle réalise des interviews. Une opportunité qu’elle exploite souvent pour arracher le plus souvent des informations de première main (scoops). En 2006, elle couvre les activités de la Commission électorale indépendante (Cei) en prestant à la fois comme collaboratrice à la Monusco et à la Fondation Hirondelle. Coquette et passionnée de l’écriture, elle obtient pendant la même période, une bourse de l’ambassade des États-Unis pour parfaire l’anglais à CALI en plus du français qui est la langue de travail. Grâce à son dynamisme, elle s’est faite un nom sur le plan national. L’amour du journalisme l’a conduite ax quatre coins du globe.
Outre ses capacités intellectuelles, elle possède d’autres atouts et non moindre. Ses fréquents voyages de presse au niveau local, l’a fait découvrir pour la première fois, le Cameroun en 2006 dans le cadre d’une rencontre des journalistes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac). Désormais sous les feux des projecteurs, Dina Buhake est devenue une célébrité des séminaires de formation. Elle est invitée dans plusieurs conférences pour partager son expérience avec des journalistes du continent. Elle se retrouve dans de nombreuses structures dans des réseaux de journalistes africains.
Active dans sa carrière, elle a participé à près d’une centaine de rencontres, séminaires, formations et ateliers qui l’ont conduit au Congo profond dans les 9 provinces sur les 11 de l’ancienne configuration et dans beaucoup de pays en Afrique, en Europe et en Asie.
Le journalisme, un métier noble à l’extérieur
Pendant ses nombreux séjours à l’extérieur du pays, Dina Buhake Mbang constate que le journalisme à l’extérieur du pays est un métier noble. Elle se sent généralement prise en considération à l’étranger que dans son propre pays. « Au pays, on nous regarde comme des minables citoyens, des mendiants », lâche-t-elle.
Son premier secret, c’est l’amour du travail. En tant que femme, de surcroît journaliste de la presse écrite, en plus une presse privée, elle indique que son premier secret, c’est l’amour du travail bien fait. Elle se cultive tous les jours pour être à niveau par la lecture, la documentation et l’acceptation des critiques.
Cependant, tout n’a pas été que rose pour elle. « Le travail de journalisme est très stressant. On est contraint de fois à passer la nuit à la rédaction, loin de sa famille. C’est ce qu’on appelle le marbre, une étape considérée comme difficile dans la presse écrite », explique-t-elle. A cela s’ajoute l’accès toujours difficile aux sources d’information surtout pour une femme. « Il est même difficile d’arracher une interview. Les gens ont toujours une idée derrière la tête quand vous allez solliciter une audience auprès d’eux », ajoute-t-elle. Toutefois, au-delà de toutes ces difficultés, elle a su surmonter l’épreuve en faisant preuve de courage et d’imagination. Un modèle à suivre pour la génération montante.
Hornella Mumbela
Magazine Femme d’Afrique