L’Association congolaise des femmes journalistes de la presse écrite (ACOFEPE), avec l’appui technique d’INTERNEWS, a organisé le mardi 29 juin 2021, un débat radiophonique au Centre pour handicapés sur l’avenue des Huileries.
Placée sous le thème : « le leadership féminin en RDC, 44 ans après : ce qui a changé, ce qui reste à faire (états des lieux, résistances et perspectives) », cette activité avait pour but d’évaluer les avancées significatives de la Femme congolaise après l’institution de la journée du 8 mars par l’Organisation des Nations unies (ONU).
Il a été démontré tout au long du débat qu’il y a eu effectivement des avancées significatives en ce qui concerne l’émergence de la Femme mais il reste encore beaucoup à faire au vu des barrières qui bloquent tant soit peu l’épanouissement de celle-ci. Juste en illustration, seuls 20% des femmes se retrouvent à l’université parce que plusieurs parents continuent de privilégier l’éducation des garçons au détriment des filles.
De plus, les us et coutumes locales ne permettent pas à la femme de diriger même si elle était compétente. D’où la restriction de la parole devant les hommes, les mythes, les stéréotypes et les préjugés… Voilà pourquoi les femmes leaders, toutes sont unanimes et prônent pour la formation intégrale de la femme et de la jeune fille afin de briser les poches des inégalités qui existent encore par ci, par là, entre l’homme et la femme.
A cet effet, plusieurs intervenantes ont argumenté sur base des sous-themès leur proposés.
Pour la professeure Arlette Masamuna qui a parlé du leadership féminin en milieu politique, elle pense que promouvoir le leadership féminin en RDC, « il faut avoir les mêmes armes que les hommes, c’est-à-dire la femme doit être également formée. Elle doit avoir de la connaissance et savoir saisir des opportunités, mais elle doit aussi accepter d’être encadrée ».
Quant à Laeticia Bangu Bangu, cheffe des travaux à l’IFASIC, elle a déclaré dans son exposé basé sur le leadership féminin en milieu universitaire ce qui suit : « Le leadership féminin est un atout majeur pour le développement durable et il doit être pérennisé dans tous les foyers ainsi que dans les universités ».
Et d’ajouter que « cette discrimination a commencé depuis l’époque coloniale où il n’y avait pas de femmes à l’université. Ce n’est qu’après l’indépendance qu’on a commencé à compter quelques braves femmes dans les institutions d’études supérieures ».
La cheffe des travaux Bangu Bangu a poursuivi son plaidoyer : « Je suis convaincue que cette situation a fait en sorte que jusqu’à nos jours, qu’il n’y ait qu’une faible représentativité de femmes dans les universités. Pour ce faire, j’invite les femmes intellectuelles à se relever pour encourager les jeunes étudiantes à s’assumer et à prendre la relève ».
Une troisième intervenante, en la personne de la coordinatrice de l’ASBL « Voix et Leadership », Astrid Tambwe, s’est appesantie sur le leadership féminin dans le domaine de l’entrepreneuriat. Elle a de ce fait, rappelé l’engagement et les obligations de l’État congolais par rapport aux droits de la Femme. « L’État congolais a l’obligation de respecter, de protéger les droits humains pour permettre à tous les citoyens de jouir pleinement de leurs droits mais également de participer aux mécanismes du développement » a-t-elle martelé. Pour terminer sa communication, Astrid Tambwe insisté sur le fait que « le gouvernement de la République démocratique du Congo doit accompagner et subventionner les organisations féminines dans leur combat d’encadrement des femmes et pourquoi pas de créer un cadre qui formerait et informerait les femmes de tous leurs droits » !
Enfin l’ACOFEPE qui milite pour la promotion de la femme à des postes de responsabilité a donner de sa voix pour qu’il ait une amélioration à l’accès aux informations d’intérêt public, une liberté d’expression pour tous, une égalité des sexes en matière de débats publics auprès des groupes historiquement marginalisés (les femmes et les jeunes), un renforcement des capacités des médias à plaider en faveur d’un environnement plus favorable à la démocratie et au développement, d’où la médiatisation des tribunes d’expression populaire. il sied de noter cette activité s’est réalisée dans le cadre du projet « Renforcement des radios rurales pour une information impartiale en RD Congo », où l’ACOFEPE bénéficie d’un financement de l’Agence Suédoise de Coopération Internationale au Développement (SIDA en anglais) et de l’appui technique d’Internews.
Princesse Iso Bomba