Profitant de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle en date du 28 mai de chaque année. Le 28 parce que le cycle menstruel moyen compte 28 jours. Le mois de mai qui est le 5ème mois de l’année correspondant au cinq jours minimum d’écoulements sanguins. Telle est l’originalité de l’explication donnée lors de la première campagne lancée en 2013 par l’organisation non gouvernementale Wash United. Une année plus tard, cette date sera retenue comme journée mondiale de l’hygiène menstruelle.
Plusieurs filles font l’objet de moqueries lorsqu’elles ont leurs habits tachés de sang, parce que n’ayant pris aucune précaution pour se protéger.
AcofepeNews a rencontré la docteure Kevina Mbadu, médecin et conseillère de santé à « Pour rester équilibré et performant ».
A. Les règles, quid?
KM. Les règles sont un phénomène normal, naturel et qui se retrouve seulement chez la femme. Les règles, appelées aussi écoulements sanguins, sont visibles chaque mois pour une durée allant de 3 à 7 jours, et ce dès la puberté jusqu’à la ménopause (fin des règles). Les écoulements sanguins signifient également que le système reproducteur est arrivé à maturité. La femme peut concevoir et mettre au monde en cas d’accouchement. Comme pour dire aussi que les menstrues veulent dire qu’il n’y a pas de grossesse attendue. Cependant, elles peuvent disparaître suite à l’utilisation de certains contraceptifs comme le stérilet hormonal ou en cas de maladies chroniques graves ; et enfin en cas de perte de poids exagéré.
A. D’où viennent les règles ?
KM. Les règles font partie d’un cycle menstruel qui est la période allant du premier jour des saignements jusqu’au premier jour des prochaines règles. En moyenne, un cycle menstruel dure 28 jours. Il est possible qu’il soit court (14 à 21 jours) ou plus long (32 à 35 jours). Dépassé ce timing, les règles deviennent anormales et il faut consulter un médecin. Ainsi, dans l’appareil reproducteur de la femme, il y a des ovaires qui libèrent un ovule à la moitié du cycle. Cet ovule parcourt les trompes de Fallope pour aller s’installer dans l’utérus. Ce dernier se retrouve avec un « matelas » ( muqueuse appelée endomètre) pour recevoir l’ovule. Si la femme a eu des relations sexuelles pendant l’ovulation, et que l’ovule a été fécondé, il ira s’installer pour devenir un œuf et plus tard, un bébé. Dans le cas contraire, l’ovule n’étant pas fécondé, il meurt. Il sera évacuer avec l’endomètre, sous forme de saignements, d’où les règles.
A. Et en cas des règles douloureuses, que faire ?
KM. Il est demandé à toutes ces dames de consulter un médecin, mieux un gynécologue qui pourra leur prescrire un produit qui va dissiper les douleurs, ou un contraceptif mais sous son contrôle.
A. Pensez-vous que les autorités devraient s’impliquer dans cette campagne de sensibilisation dans les écoles et universités ?
KM. Non seulement c’est important mais indispensable !
A. Que devra faire le gouvernement par les ministères de tutelle ?
KM. Les autorités devraient s’impliquer davantage pour sensibiliser les parents, les encadreurs sur cet état normal de la vie d’une femme. De deux, avoir des réserves de protections hygiéniques (bandes hygiéniques). Enfin faire comprendre aux autres membres (camarades d’école, amis,…), que les règles font partie intégrante de la vie de la femme. Et à la femme, elle-même, voir ses règles, confirme le bon fonctionnement de son appareil reproducteur et l’absence de vie dans ses entrailles.
A. Un mot de la fin.
KM. Parlons menstrues, parlons de l’hygiène menstruelle. Brisons ce tabou et encourageons la femme dans son épanouissement total surtout à vaquer librement à ses occupations même en étant dans la période de ses menstrues.
Les propos recueillis par Kestia Keredjim
