La lutte contre les travaux forcés des enfants et la malnutrition débattus entre les jeunes et la société civile à Mbuji-Mayi

La salle de conférence de l’Hôtel Tanko, dans la ville de Mbuji-Mayi, en province du Kasai-Oriental a servi de cadre à l’Association Congolaise des Femmes Journalistes de la Presse Écrite (ACOFEPE), à organiser vendredi 19 novembre dernier, un débat radiophonique centré sur les travaux forcés des enfants et la malnutrition qui sévit actuellement dans cette région de la République.

Ce débat d’actualité avait réuni au tour d’une même table les acteurs de société civile, les jeunes étudiants et les professionnels de médias de la ville de Mbuji-Mayi.

D’entrée de jeu, la Présidente de l’ACOFEPE, Grâce Ngyke KANGUNDU, a fait savoir que ce débat radiophonique avait pour objectif de contribuer à la participation des femmes leaders aux débats publics pour qu’elles défendent leurs droits, et participent à la prise des décisions.

Devant un public de cinquante participants, trois intervenants ont exposé à tour de rôle sur le travail des enfants, une atteinte aux droits de l’homme et des mécanismes à mettre en place pour lutter contre la malnutrition dans la province du Kasaï-Oriental.

Pour la première intervenante, membre de la société civile et professionnelle de médias, Mme Maguy Mansaka, la prévalence de la malnutrition aigüe sévère au Kasai-Oriental varie entre 11 et 18 % dans les territoires de Miabi, Lupatapata, Katanda, Tshilenge et dans la ville de Mbuji-Mayi.

Elle a souligné que la tranche d’âge des enfants victimes de la malnutrition varie entre 0 et 59 mois. A cet effet, Maguy Mansaka a sollicité l’attention et l’implication de toutes les parties prenantes au regard de cette situation, qu’elle juge inquiétante afin de sauver la province du Kasaï-Oriental de ce fléau.

De son côté, le Chef de division au ministère provincial de la Santé à Mbuji-Mayi,  le Dr. Bonheur Tshiteku, a souligné que l’administration du ministère travaille de façon régulière pour surveiller les indicateurs des enfants nés à terme avec un poids < 2,5Kg ; la présence des œdèmes nutritionnels ; l’augmentation de cas d’admissions de 30%.

Dans la carte postale de la Coordination Pronanut, le Chef de division à la santé note une insuffisance pondérale : 23% (EDS2013-2014), un retard de croissance de 43% (MICS 2016), ainsi que le 46 % de taux d’allaitement maternel exclusif ( MICS 2017-2018).

Pour lutter contre ce fléau, le Dr. Bonheur Tshiteku a conseillé aux à parents Kasiens de toujours privilégier la nourriture locale celle importée.

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Prenant la parole à son tour, l’avocate Henriette Kankongolo, a indiqué que le travail des enfants est une atteinte à leurs droits les plus élémentaires  dont certaines conditions frisent l’esclavage.  Pour Me Henriette, ce travail des enfants moins de 18 ans est une atteinte à la dignité humaine  dans la mesure où d’abord, les enfants travailleurs 5 à 14 ans qui ont tous l’âge d’aller à l’école pour apprendre et se préparer à leur future vie de citoyen actif.  « La plupart de ces enfants ont tous abandonné l’école, d’autres n’ont jamais fréquenté l’école alors que l’éducation est la condition préalable du développement et de l’épanouissement de tout enfant », laissé entendre la juriste.

A l’en croire, cette situation est condamnée par la déclaration universelle des Droits de l’homme en son article 26 qui stipule : « Toute personne a droit à l’éducation et elle doit être gratuite au moins en ce qui concerne l’enseignement de base ».

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Une vue des participant au débat radiophonique tenu à Mbuji-Mayi

Saluant les efforts engagés par les ONG locales de la province du Kasaï-Oriental en vue d’éradiquer ce fléau de la malnutrition aux territoires citées tout-haut,  les participants à ce débat ont recommandé au responsable de la division provinciale urbaine  à intensifier les moyens de communication pour sensibilisation toutes les communautés kasiennes et surtout à la société civile de continuer à œuvrer sur le terrain sans attendre les aides internationales.

Les participants ont également exigé au gouvernement provincial de prendre ses responsabilités face à toutes menaces et d’appuyer des projets agricoles des partisans afin de lutter contre l’insuffisance alimentaire.

Ce débat de radiophonique de plus d’une heure a été retransmis par les radios communautaires de la ville de Mbuji-Mayi : La Fraternité et RTOP.

Il sied de rappeler que la tenue de ce débat radiophonique s’inscrit dans le cadre du projet « Renforcer les radios rurales pour une information impartiale en RD Congo », financé par l’Agence Suédoise de Coopération Internationale au Développement (SIDA en anglais) avec l’appui technique d’Internews.

Grace Ngyke KANGUNDU

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