« La Rumba Congolaise , une histoire des révolutionnaires« ….
Jean Marc Matwaki et Roger Mbala , passionnés de culture , ces deux professionnels de médias ont retracé l’évolution de la Rumba congolaise , proclamé le 14 décembre 2021, patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO, au cours d’une conférence-débat organisée vendredi 23 décembre dernier à l’IFASIC.
« Les artistes de la Rumba Congolaise sont des révolutionnaires.Ils méritent d’être honorés » . Cette déclaration de Jean Marc Matwaki , Directeur des Programmes de la Radio Okapi, vulgarise le caractère revendicatif typique à ce style musical.
D’après plusieurs historiens, la Rumba Congolaise est une invention des descendants d’esclaves noirs de l’ancien Royaume Kongo, déportés à Cuba.
« La Rumba nous est parvenue par les commerçants grecs. Parmi eux, figure papa Demitreou qui a sponsorisé les premiers enregistrements en studio des morceaux de la Rumba Congolaise » a précisé le Directeur des Programmes, qui est également chroniqueur de musique.
C’est en 1953, Kabasele Tshamala surnommé Grand Kale, crée un véritable orchestre »African Jazz »
« Invité à la Table Ronde de Bruxelles en 1960 , le Grand Kale a composé le célèbre tube Indépendance tcha-tcha qui continue à faire danser toute l’Afrique », a-t-il ajouté.
Selon le Directeur des Programmes, ce tube démontre l’impact culturel et politique des artistes congolais sur le continent.
Bien avant le Grand Kale , le chroniqueur musical n’oublie pas de parler de Wendo Kolosoy devenu une référence par le titre » Ebale ya Congo où l’artiste peint la beauté du majestueux Fleuve Congo.
« Elle se décline sur différents thèmes à savoir la philosophie par l’exemple du saxophoniste Verckys Kiamuangana dit poumon d’acier est connu pour ses réflexions sur les origines de la race noire, la musique instrumentale de docteur Nico, la danse soukouss inspiré du footballeur Soukouss Makelele .
La Rumba est aussi vestimentaire » , d’une manière explicite Jean Marc Matwaki a exposé la richesse de ce patrimoine immatériel de l’humanité.
En passant Jean Marc Matwaki renseigne que le feu camerounais Manu Dibango a séjourné à Kinshasa pour apprendre la Rumba Congolaise.
Les années glorieuses de la Rumba Congolaise .
Après les indépendances , la Rumba Congolaise connaîtra un parcours vertigineux .
« Le guitariste Franco Luambo Makiadi jouait au bar 123 s’est révélé par des chants sur la rivalité des femmes et les critiques au sujet de la gestion de la République. On peut citer Rochereau Tabu Ley qui avait son quartier général près du marché Type K , Mbilia Belle… » En citant ces héros de la Rumba Congolaise et ces lieux mythiques, Roger Mbala a fait un devoir de mémoire pour les générations actuelles.
« La transmission nécessite la création des musées et la conservation des lieux historiques de la culture. » a évoqué Roger Mbala.
Myriam LUANI
