Éditorial : État de siège, une panacée?

C’est la grande solution-miracle parmi tant d’autres que détenait Félix-Antoine Tshisekedi face aux massacres des civils, viols des femmes, pillages des ressources minières dans l’Est de la RDC, précisément en Ituri et dans le Nord-Kivu. L’état de siège est désormais en vigueur depuis le 6 mai dans ces deux provinces meurtries. Ainsi en a décidé, quelques jours plus tôt, le Chef de l’État congolais, conformément aux articles 85, 144 et 145 de la Constitution du pays. Et ce sont deux officiers aguerris des Forces Armées de la RDC (FARDC) et deux autres officiers de la Police Nationale qui ont été nommés, par ordonnance présidentielle, gouverneurs et vice-gouverneurs, en Ituri et dans le Nord-Kivu en remplacement des administrations civiles. Une situation exceptionnelle.

A en croire le gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant-général, Johnny Luboya N’kashama, lors de sa prise de fonctions, le 12 mai à Bunia, capitale de la province, l’état de siège représente la dernière chance accordée à tous les groupes armés et leurs complices (locaux et étrangers) pour déposer les armes. «Pour ceux qui ne vont pas nous obéir pour cette dernière chance, a prévenu le nouveau gouverneur militaire, je le dis et je le répète, je pense que ces miliciens et leurs parents ne vont pas nous condamner parce que les actions que nous allons mener seront sans état d’âme.»

En attendant ces actions de grande envergure de l’armée, celle-ci a déjà bénéficié, bien avant  l’instauration de l’état de siège dans ces deux provinces, du renfort des unités « commandos » sur terrain, décidé par le commandant suprême des armées. Plusieurs villages et territoires occupés jadis par les différents miliciens ont été récupérés, bon nombre d’entre eux tués, d’autres blessés ou capturés. Sans compter les redditions.

Tous les indices sont donc là, démontrant qu’il y a lieu d’espérer. En effet, les choses sur le théâtre des opérations basculent en faveur des FARDC. A cette détermination de l’armée, doivent s’ajouter la mobilisation et le soutien indéfectible de tous les Congolais pour que l’étau puisse se resserrer davantage autour de ces groupes armés! Il va falloir rester cependant vigilant pour qu’il n’y ait pas baisse de régime, et ce jusqu’à l’anéantissement du dernier groupe armé!              

eDITO

Alain-Prince Eale

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