Éruption du volcan Nyiragongo: Entre négligence et faiblesses…

Les catastrophes naturelles prennent généralement de court l’humanité et son environnement. Dans plusieurs cas, les états ont été incapables d’échapper aux conséquences humaines et matérielles énormes, des milliers des disparus ou des  morts, destruction de l’écosystème, issus de ces dits mouvements. Le tsunami de Sumatra (Indonésie) en 2004, le séisme de Port-au-Prince (Haïti) en 2010 ou encore l’accident nucléaire de Fukushima (Japon) survenu après le tsunami en 2011, en constituent quelque exemples.  Par ailleurs, chaque état a les armes pour prévenir au moins aux cataclysmes naturels. D’où la mise en place des structures spécialisées pour surveiller les différentes activités selon le cas de ces malheurs naturels, une fois en passe d’agir aux fins  d’alerter  les populations pour s’abriter.   En République Démocratique du Congo, l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG), est l’organe attitré pour la surveillance de l’activité du stratovolcan Nyiragongo situé à près de 20 km de la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu.    Son éruption du 17 janvier 2002 qui avait causé plus de 250.000 morts, 400.000 déplacés et la destruction par ses laves  d’une partie (20%) de la ville de Goma, a été la plus meurtrière. Contrairement  à la récente  éruption du samedi 22 mai 2021 dont la coulée de lave s’est arrêtée aussitôt à l’aube de la journée du dimanche 23 mai à 1km de l’aéroport de Goma, précisément à Buhene.  Le bilan officiel a fait  état de 31 morts dus à la panique, aux sévères brûlures ou à l’asphyxie, des maisons brûlées ou englouties et des routes coupées. Suivis des mouvements sismiques répétitifs, à chaque 5 ou 10 minutes, dans la ville, laissant planer une nouvelle possible éruption. Une menace sérieuse aux conséquences humanitaires sans précédent. Les habitants de Goma tenus de quitter illico la ville sur ordre du gouverneur militaire, Contant Ndima.  Cependant cette énième catastrophe provoquée par ce volcan, l’un des  plus  actifs au monde, pouvait être évitée en amont, si le gouvernement central avait-il prêté l’oreille attentive aux alarmes de l’OVG, la dernière datant du 10 mai 2021.  En clair l’OVG ne surveillait plus l’activité du stratovolcan Nyiragongo depuis octobre 2020, à en croire Kasereka Mahinda, directeur scientifique dudit observatoire, faute de financement dans une interview sur radio okapi. Son principal financeur, selon le directeur Kasereka, la banque mondiale, avait mis fin au financement de l’OVG en juin 2020 et en octobre de la même année, l’Internet a été coupée, a-t-il informé.  Certaines indiscrétions expliquent cet arrêt du financement de la banque mondiale, par  la mauvaise gestion des finances et du personnel avec beaucoup des agents  fictifs à l’OVG.   Qu’à cela ne tienne. Qu’ont fait alors les autorités nationales et provinciales à tous les étages, présidence, primature, ministères des finances, budget et recherches scientifiques, assemblée Nationale,  gouvernement et assemblée  provinciale  du Nord-Kivu, à la lumière de toutes les alertes de volcanologues, de la question orale déposée en octobre 2020  sur  la gestion de  l’OVG du député national Jean-Baptiste Kasekwa, classée sans  suite au parlement et à l’arrêt du financement de l’observatoire par la banque mondiale.

Si rien n’a été fait, cela explique, selon le constat général, sans ambages à une négligence notoire de l’État. Une négligence qui est le fruit de la sempiternel faiblesse des gouvernants r-d congolais qui ont toujours mis l’accent généralement aux dérisoires qu’aux véritables priorités. Souvent plongés à fond dans les incessantes disputes et guerres autour des postes ou positionnement  politique et loin des véritables questions de développement du pays ou     celles touchant la vie des populations. N’ayant aucune politique de suivi.    Par voie de conséquence, ce sont des pauvres et innocentes populations, enfants, jeunes filles, femmes, personnes vulnérables, qui payent le lourd prix.    A quand la fin de cette gouvernance irresponsable et faible? Ne dit-on pas que gouverner, c’est prévoir ?   Que les graves ratées aux énormes conséquences constatées dans la gestion du stratovolcan Nyiragongo, puissent être un déclic pour les gouvernants r-d congolais de  prôner désormais pour une gouvernance forte et responsable, gage de tout développement.

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Grâce Ngyke K.

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