Journée Internationale de la Femme Africaine : Hommage à Aoua Keita, son initiatrice

La Journée Internationale de la Femme Africaine (JIFA) a été célébrée le 31 juillet 2021 ici et là dans le continent. La RDC n’était pas en reste.  Une occasion propice pour rendre hommage à son initiatrice, la malienne Aoua Keita. Devoir de mémoire oblige.  La trace est indélébile. La JIFA reste jusqu’à preuve du contraire l’œuvre utile pour la revendication féministe de Aoua Keita, sage-femme de son état, qui naquit à Bamako au Mali en 1912. Une naissance en pleine période de colonisation du continent africain. Tout un symbole.       En 1962, Aoua Keita en tête, et plusieurs autres femmes africaines se réunissent à Dar-es-Salam en Tanzanià. Une première pour les femmes africaines jusque-là. Ladite conférence qui aboutit à la mise en place de l’organisation panafricaine des femmes (OPF).                 Autour bien sûr, des objectifs nobles, entre autres, unir les forces, malgré la diversité  ethnique et linguistique, travailler ensemble autour d’un idéal commun[U1]  afin de contribuer à l’amélioration significative des conditions de vie de la femme africaine et son émancipation.     Et c’est le 31 juillet 1974 au premier congrès de l’OPF à Dakar au Sénégal, que la JIFA sera consacrée officiellement, douze ans après sa promulgation par les Nations-Unies et l’ex-organisation de l’unité africaine (actuelle union africaine). Une grande victoire pour Aoua Keita.                  Le résultat d’une mission bien accomplie par cette féministe africaine de premier plan, qui du reste, est la première femme malienne élue députée en 1959. Et c’est la seule femme de son pays à prendre part en 1962 à l’élaboration du code malien du mariage et de la tutelle qui constitua une grande avancée pour les droits de la femme malienne.           Très engagée aussi dans le syndicalisme, Aoua Keita était en première ligne dans la lutte pour l’indépendance de son pays et joua un rôle de taille au côté du président Modibo Keita jusqu’à son renversement par l’armée en 1968.               Évènement qui mis fin à la carrière politique de la féministe Aoua Keita. Grand prix littéraire d’Afrique noire en 1976 suite à la publication de son ouvrage autobiographique  » Femme d’Afrique  » (1975), Aoua Keita passa les derniers jours de sa vie au Congo-Brazzaville. Avant de regagner pour la dernière fois son Mali natal deux ans avant sa mort en 1980 à l’âge de 68 ans.                Le parcours étoilé d’une femme leader atypique, cette initiatrice de la JIFA, en qui, plusieurs mouvements africains des femmes se reconnaissent absolument pour continuer le combat de l’émancipation de la femme jusqu’à la victoire finale.   

Éditoriale du lundi 02 au vendredi 06 août 2021  

Alain-Prince Eale


 [U1]

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