Telle est la déclaration cinglante du coordonnateur du REPRODEV au regard des sanctions disciplinaires prises à l’encontre des élèves du Collège Saint-Georges de Kintambo, a indiqué hier mercredi 08 septembre, un communiqué de presse de ladite structure défendant les droits de l’homme en RDC .
Le REPRODEV condamne la privation de l’éducation scolaire sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo (RDC) des présumés auteurs. Nonobstant la découverte des identités des élèves qui ont participé à cette scène pornographique dans un chantier dans l’enceinte du collège, la sanction prononcée le 7 septembre dernier par les responsables de cet établissement viole le principe sacro-saint de privilégier l’intérêt supérieur de l’enfant qui doit primer sur toute décision judiciaire à prendre.
D’après cette sanction prise, et sur instruction du ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST), Tony Mwaba, ces élèves sont non seulement renvoyés de l’école, mais surtout qu’ils ne peuvent plus s’inscrire dans aucune école de la RDC.
C’est ainsi que le coordonnateur du REPRODEV est monté aux créneaux pour fustiger la sanction prononcée par les responsables de cet établissement.
La question que se pose le REPRODEV est celle de savoir « pourquoi le gouvernement doit sacrifier ces enfants qui sont encore récupérables et qu’au terme de l’article 43 de la Constitution, ils ont droit à l’instruction et à l’éducation ».
Donc, tout en condamnant le comportement dépourvu de tout sens de la part de ces enfants, l’État congolais, – garant de l’éducation de l’enfant, – juge bon de compromettre l’avenir de ces adolescents ! « Cette sanction est disproportionnée, épidermique et dépourvu de base légale quand on sait que l’adolescence est une étape de turbulence juvénile », s’est exclamé le coordonnateur du REPRODEV. Et de se relancer : « le REPRODEV pense qu’il y a d’autres sanctions qui peuvent être prises surtout que l’on ne peut pas punir une personne deux fois pour la même infraction ou le même manquement ».
Le REPRODEV reste convaincu que l’acte posé par ces adolescents est, certes, répugnant et condamnable, particulièrement son exhibition dans une vidéo, mais pense que ce n’est pas pour autant qu’ils n’ont plus droit à l’instruction et à l’éducation ! Les jeter en pâture, c’est simplement de l’irresponsabilité étatique et sociétale.
Me Junior Safari demande ainsi au ministre de l’EPST de retirer son instruction d’interdiction de la réinscription de ces enfants ailleurs et propose tout de même que ces enfants soient recherchés, arrêtés et présentés devant leur juge naturel qui est le juge d’enfants du ressort où l’acte a été commis.
Enfin, le REPRODEV, par la voix de son coordonnateur, a interpellé le ministre des Droits Humains, tout en se félicitant de sa prise de position contraire à celui de son collègue de l’EPST, de veiller à ce que l’intérêt supérieur de ces enfants soit garanti, même devant les instances judiciaires du pays.